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Agustina San Martin

Agustina San Martín, Mention Spéciale lors du Festival de Cannes 2019

Agustina San Martín, lauréate de la Mention Spéciale du Court Métrage 2019, nous raconte son festival, son film et nous livre son regard…

Votre Festival de Cannes en trois mots ?

Excitant, encourageant et en quelque sorte « épique ».

Et au-delà, quels sont vos souvenirs marquants du Festival ? 

L’un de mes souvenirs les plus forts, c’est d’avoir eu la chance de voir des films dans la plus belle salle que j’aie connue, et d’avoir ressenti une excitation constante. D’une certaine manière, tout semblait nouveau pour moi. Avant chaque projection, quand Le Carnaval des animaux retentissait, ma Directrice de la Photographie Constanza Sandoval et moi, nous nous regardions les larmes aux yeux, à chaque fois… On avait beau se dire «  Ok, on pourrait peut-être se détendre un peu maintenant », on préférait se laisser submerger par les émotions, emportées par tout le grandiose autour de nous. Nous nous sentions privilégiées. Il m’est difficile de définir cette expérience autrement qu’avec les mots de joie et d’émerveillement enfantin.

Quelle est l’histoire derrière Monstruo Dios ?

Monstruo Dios est une rêverie très personnelle. Tout ce qui compose le court métrage est issu de détails très spécifiques. Le travail a essentiellement consisté à assembler tous ces éléments les uns avec les autres.

L’idée motrice vient de ma décision d’aller au Festival de Mar del Plata, alors que je n’avais pas d’argent. Je m’y suis finalement rendue grâce à deux inconnus qui allaient au festival et cherchaient quelqu’un pour les accompagner. Nous avons échangé par message, et nous nous sommes retrouvés un matin à San Telmo, dans un coin isolé de la ville. Une vieille voiture des années 90, sale et bruyante, est soudainement apparue. À l’intérieur, il y avait ce couple punk-gothique, le visage maquillé, avec des sortes de pics un peu partout, des têtes de poupées pendues au rétroviseur intérieur. Pendant le voyage, j’ai engagé la conversation et ils m’ont fait écouter des musiques superbes, très sensorielles. De la banquette arrière, je regardais cette femme et j’ai immédiatement réalisé que cette image allait devenir pour moi un nouveau moteur de création.

L’idée d’exploiter le concept d’un Dieu parallèle a principalement émergé de mon enfance. Mon père était catholique et ma mère juive. Ils m’ont élevée dans l’athéisme et ne parlaient jamais de Dieu à la maison. C’est pourquoi j’ai toujours trouvé la foi en Dieu étrangement fascinante, comme s’il s’agissait de croire en une vie extra-terrestre. Le décor du film émane principalement de mes rêves et du monde de l’horreur, comme le château de Dracula entre autres. C’était un voyage émotionnel, savoir ressentir « le bon » et essayer de le faire régner. Puisqu’à la fin, très peu de choses ont un véritable sens.

Quels sont vos projets en cours depuis le festival ?

Je viens tout juste de finir le montage de mon premier film, To Kill the Beast (Matar a la Bestia). Désormais, nous sommes dans la phase de post-production, entre montage sonore, ajout d’effets spéciaux… Je me sens très privilégiée d’avoir eu cette opportunité de finir mon premier film. Depuis que nous travaillons sur sa version finale, je me suis promis d’arrêter la réalisation pendant un temps car l’instabilité que cela génère est épuisante. Pourtant, je me retrouve actuellement en train de peaufiner un nouveau scénario que je trouve très excitant. Mais chaque chose en son temps…

Quel est le court-métrage que vous avez particulièrement aimé en 2019 ?

Je dirais L’heure de l’ours réalisé par Agnès Patron. Ce court métrage était également sélectionné en Compétition au Festival de Cannes 2019. Il a vraiment fait écho en moi, je l’ai adoré. Comme si nos imaginaires étaient connectés. J’ai éprouvé de la peine, de la tendresse et de la légèreté, parce qu’il est à la fois profondément sombre, émouvant et sensoriel. Je ne suis habituellement pas très sensible à l’animation, mais je suis devenue – et je reste toujours – fan d’Agnès.

Visionnez L’heure de l’ours sur Arte.tv

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