Bien des artistes les ont précédés dans cette « villa Médicis » du cinéma depuis sa création en 2000, et beaucoup composent aujourd’hui le paysage cinématographique mondial : Lucrecia Martel, Nadav Lapid, Nadine Labaki, Michel Franco, László Nemes, Lukas Dhont, pour ne citer qu’eux.
Dans le quartier riche en histoire du 9e arrondissement de Paris, les nouveaux résidents vont bénéficier d’un programme de suivi personnalisé de leur scénario et d’un programme collectif de rencontres avec des réalisateurs, des professionnels et des représentants des institutions du cinéma.
Pendant le Festival, les participants aux deux sessions de l’année (du 1er octobre au 15 février et du 15 mars au 31 juillet), soit 12 réalisateurs, seront conviés à Cannes afin de présenter leur scénario aux professionnels de l’industrie et ainsi donner les meilleures chances d’aboutir à leurs projets.
En Résidence au Festival, du 1er octobre au 15 février
MELTSE VAN COILLIE
BELGIQUE
« En intégrant la Résidence, j’aspire à un état de concentration tout en profitant de l’énergie collective de tous ces cinéastes talentueux qui se retrouvent à une étape similaire de leur carrière. J’ai particulièrement hâte de discuter avec eux des différentes pratiques de réalisation et, en parallèle, de construire mon propre univers cinématographique. »
Née en 1992, Meltse Van Coillie est une réalisatrice belge issue du documentaire. En 2018, elle est diplômée de la KASK, L’Académie Royale des Beaux-Arts de Gand, avec le court-métrage hybride Elephantfish. Le film a été projeté dans de nombreux festivals internationaux et a reçu un prix du Fonds Audiovisuel Flamand. Le prix alloué a donné naissance à un deuxième court métrage, Zonder Meer, qui a fait sa première mondiale à la Berlinale en 2021. Zonder Meer a ensuite parcouru le circuit des festivals internationaux et a remporté de nombreux prix, dont le Grand Prix à Encounters. Avec Harm Dens, elle coréalise un troisième court-métrage en 2022 intitulé Nocturnus, tourné pendant la nuit polaire au Groenland. Meltse écrit actuellement son premier long métrage, Torpor, qui se passe dans la même région du Groenland.
DIANA CAM VAN NGUYEN
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE / VIETNAM
« Être sélectionnée à la Résidence est tellement épanouissant et incroyable en même temps ! Je me sens déjà inspirée par les autres résidents et cela me motive encore plus à travailler sur mon long métrage. Je ne peux pas être plus reconnaissante de cette opportunité. »
Diana Cam Van Nguyen est une réalisatrice tchèque et vietnamienne née en 1993 en République tchèque. Installée à Prague, elle est diplômée de la section films d’animation de la FAMU. Ses courts-métrages ont été sélectionnés dans des festivals tels que Locarno, Toronto, Rotterdam, Annecy et le Festival International du Film Documentaire d’Amsterdam. Apart (2018) a été finaliste pour le prix du film étudiant aux BAFTA en 2019. Son dernier court Love, Dad (2021) a été nommé dans la catégorie Meilleur court-métrage aux European Film Awards de 2022 et a remporté plus de 70 récompenses dans des festivals internationaux dont le prix du meilleur court au Festival BFI de Londres, le Prix Festivals Connexion de Clermont Ferrand, le grand prix du Jury au AFI FEST, ou encore une mention spéciale à Toronto. Dans ses films, elle se concentre sur des sujets personnels qu’elle traite à travers la forme du documentaire animé. Diana développe actuellement son premier long métrage Inbetween Worlds à La Résidence du Festival de Cannes, un film de fiction qui mélange prises de vue réelles et animation.
ZHAO HAO
CHINE
« Un voyage à Paris ne peut qu’être une source d’inspiration et d’ouverture d’esprit. Je suis ravi d’être entouré d’une communauté de cinéastes exceptionnellement talentueux au sein de l’historique Résidence. Et je suis tellement excité par le voyage d’exploration qui nous attend ! »
Originaire de Rizhao, Zhao Hao est un auteur et réalisateur chinois, diplômé de la Tisch School of the Arts de New York et membre de la BIFF Asian Film Academy. Son court-métrage Fang ke (An Invitation) a été présenté à la 60e Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2021. Yi Shi Yi Ke (Now. Here), son dernier court-métrage, a été sélectionné à la Berlinale 2023 dans la section Generation 14plus. Zhao développe actuellement son premier long métrage Qing Shui Luo Da Yu (If I See a Rainbow) à La Résidence du Festival de Cannes. Le projet a reçu le soutien du Fonds Hubert Bals de l’IFFR pour le développement du scénario et a été sélectionné au 9e Next Step de la Semaine de la Critique, où il a remporté le prix de la résidence du Moulin d’Andé.
GESSICA GÉNÉUS
HAÏTI
« La Résidence vient à un moment où j’avais besoin “d’une chambre à moi”. Créer le silence est devenu un challenge insurmontable sur mon île et le besoin de se détacher devient une nécessité. Le bonus magique, ce sera d’être entourée de gens tout aussi passionnés par les projets qu’ils portent. Il y a 20 ans, je regardais le Festival de Cannes de très loin à travers un livre et je me demandais ce que ce serait d’y être. Un rêve absurde qui s’est concrétisé avec la sélection de mon premier film à Un Certain Regard. Et aujourd’hui, l’opportunité d’une résidence. Je ne peux qu’être reconnaissante. »
Gessica Généus est une comédienne, chanteuse et réalisatrice haïtienne. Elle débute sa carrière à 17 ans. En 2010, après le séisme, elle s’implique dans la reconstruction de son pays et travaille pour les Nations-Unies, puis elle obtient une bourse pour étudier à l’Acting International de Paris. Elle retourne ensuite en Haïti, et crée sa société́ de production, Ayizan Production, afin de développer ses propres réalisations. Entre 2014 et 2016, elle réalise Vizaj Nou, une série de courts portraits de grandes figures de la société haïtienne contemporaine. En 2017, son film documentaire Douvan jou ka leve (Le jour se lèvera), coproduit par SaNoSi productions, remporte huit prix internationaux. Freda, son premier long métrage de fiction pour le cinéma, est présenté en première mondiale en Sélection officielle au Festival de Cannes en 2021, dans la section Un Certain Regard. Il a reçu à ce jour vingt-cinq prix dans les festivals internationaux.
ANDREA SLAVIČEK
CROATIE
« Je suis très heureuse et excitée d’être parmi d’autres cinéastes de talent. Travailler et améliorer encore mon scénario dans cet environnement est très inspirant. Cette sélection va grandement contribuer à la production du film et à l’intégration de collaborateurs internationaux au sein du projet. »
Andrea Slaviček est une réalisatrice, scénariste et designeuse née en 1990 à Zagreb en Croatie. Elle étudie la réalisation à l’ESCAC de Barcelone en Espagne. Elle participe à la Berlinale Talents Sarajevo Edition en 2020. Après avoir travaillé en Espagne, Andréa tourne son second court-métrage, The Real Truth about the Fight, en Croatie. Après plusieurs sélections dans divers festivals internationaux, le court est présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 2023. Andréa s’intéresse aux structures non conventionnelles en jouant avec la perception qu’ont ses personnages de la réalité. Actuellement, elle développe son premier long métrage, Luna on Two Planets, à La Résidence du Festival de Cannes.
ASMAE EL MOUDIR
MAROC
« Être choisie pour participer à la Résidence, c’est déjà ouvrir la voie à mon prochain film. Lire les noms qui m’ont précédée dans ma jolie chambre me donne des frissons ; il n’y a pas si longtemps, j’avais quinze ans et j’étais encore fan de Nadine Labaki. Je suis émue de me retrouver dans son ancienne chambre. Il n’y a pas beaucoup de femmes cinéastes dans le monde arabe, il est temps que nous soyons unies. »
Asmae El Moudir est une réalisatrice, scénariste et productrice marocaine. Elle a étudié à La Fémis à Paris et est titulaire d’un master en production de l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat, et d’une licence en cinéma documentaire de l’université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan. Elle sort également diplômée en 2010 de l’Académie marocaine du cinéma en études cinématographiques (ISCA). Asmae a réalisé des documentaires pour SNRT, Al Jazeera Documentary, BBC et Al Araby TV. Après avoir réalisé un certain nombre de courts métrages projetés dans des festivals du monde entier, Asmae a achevé le moyen métrage documentaire The Postcard en 2020. The Mother of All Lies, son premier long métrage sélectionné à Cannes dans la section Un Certain Regard en 2023, a remporté le Prix de la mise en scène. Le film représentera le Maroc aux Oscars dans la catégorie Meilleur film international et est qualifié également dans la catégorie Meilleur documentaire.
Les coulisses de la 46e Résidence