Comment avez-vous réagi lorsque vous avez gagné votre prix au Festival de Cannes ?
J’ai regroupé mon équipe juste avant la Cérémonie de remise des prix et je leur ai dit : « Nous avons déjà gagné parce que nous sommes ici. » Je n’ai pas arrêté de répéter ce mantra que nous avions déjà gagné, et quand nous avons finalement reçu un prix je n’étais absolument pas préparée. J’étais sous le choc, terrifiée, j’avais envie de rire et de pleurer en même temps. Je ne savais pas quoi dire et j’ai dû faire un discours. Oui, il s’est avéré que j’étais la moins préparée de tous.
Que vous a apporté votre prix ? / Qu’a-t-il changé pour vous ?
Recevoir ce prix m’a fait comprendre que ce n’est pas l’accomplissement final, c’est juste un premier pas qui en entraîne un autre et un autre, etc. C’est aussi un grand soutien pour moi et pour le développement de mes futurs projets.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de Cannes ?
Je ne sais pas si c’est le meilleur souvenir, mais c’est définitivement un des plus mémorables. Quand j’ai appris que mon film était sélectionné, mon père est venu me dire qu’il avait un chantier chez l’un de ses clients à Cannes pour qui il devait restaurer du mobilier de jardin. J’ai pensé : « Super, mon père va venir, il sera un grand soutien pour moi et l’appartement n’est pas loin du Palais des Festivals, je pourrai me changer là-bas, c’est parfait ! »
Je n’oublierai jamais ce matin-là. Je revenais d’une projection, portant un costard noir, je me dirigeais vers l’appartement quand j’ai entendu un bruit de machine. J’ai pensé : « Je dois dire à mon père de faire moins de bruit sinon les voisins vont se plaindre ». J’ai appuyé sur l’interphone en attendant sa réponse et, bien sûr, il n’a pas répondu à cause du bruit. J’ai regardé l’interphone de plus près et j’ai réalisé qu’il était entièrement couvert de poussière de bois rouge provenant de sa ponceuse. J’ai regardé autour de moi et tout était couvert de poussière rouge.
J’ai paniqué, imaginant que la police allait venir. Que pouvions-nous faire ? J’ai d’abord pensé à habiller mon père tel un travailleur français et à lui donner un souffleur à feuilles pour qu’il fasse partir toute la poussière. Puis, je me suis souvenue que nous avions déjà eu du sable du Sahara à Munich, un phénomène météorologique. Nous aurions pu dire que du sable du Sahara était tombé et s’ils nous demandaient pourquoi uniquement dans cette zone, j’aurais dit que c’était un phénomène météorologique. Que pouvions-nous y faire ? Vous ne savez jamais quand ça vous tombe dessus. Mais tout s’est bien terminé. Mon père a eu de belles vacances relaxantes et a gagné un peu d’argent.
Avez-vous de nouveaux projets ?
Je travaille sur un projet très personnel nommé Parodies, et non « paradis ». C’est une comédie romantique. Le film traite de la façon dont nos désirs transforment notre perception de la réalité, nous laissant avec un sentiment de trahison. Ce sera à la fois un drame, une comédie, une romance et plein d’autres choses racontées de manière absurde et ironique, et au centre de tout cela, il y aura une histoire d’amour. Alors, attendez et vous verrez !
L’interview vidéo :