PARLE-MOI DE 1985

Synopsis

Un sociologue français a été kidnappé et assassiné par le Djihad islamique en 1985 à Beyrouth. Trente ans plus tard, Sulla, sa fille, une actrice franco-libanaise, rentre au Liban, après avoir été informée par les autorités françaises que la dépouille de son père, longtemps demandée, a été accidentellement retrouvée sous un chantier de construction. Alors qu’elle est sur le point de retourner à Paris où des funérailles décentes doivent être organisées, poussée par une envie indicible, elle décide de rester. Ali Zein, l’un des ravisseurs de son père, est aujourd’hui à la tête du parlement libanais. Elle veut lui parler, mais il refuse de la rencontrer. Des images de son passé émergent. En particulier cette nuit où, pour la dernière fois, elle a vu son père vivant. Cette nuit où Ali Zein l’a ramené à la maison, « un cadeau pour le cinquième anniversaire de l’enfant ». De loin, son amant Yotam, un cinéaste israélien, active son désir de vengeance…

Note d'intention

Le sort de mon père s’est inscrit dans l’histoire collective du Moyen-Orient. En entendant son histoire, chaque fois différente, racontée par ses proches, les médias et d’autres victimes de la guerre civile libanaise, je n’ai pu me relier directement, viscéralement, à aucune de ces histoires. Depuis lors, je vis avec la puissante présence de l’absence de mon père. J’ai eu beaucoup de sentiments envers ses ravisseurs, mais jamais de colère ni de désir de vengeance. Sulla choisit d’aimer l’ennemi de son ennemi, un Israélien. Au milieu de sa colère, elle parle aux ravisseurs de son père, désirant être entendue par eux. Grâce à l’histoire de Sulla, je réorganise la réalité et je reprends enfin le contrôle de ma propre histoire. Face à une justice inaccessible, je réponds à un acte de terreur par un autre acte impératif, qui est ce film.